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Le 22 octobre 2019

« C’est de façon totalement inopinée que nous avons été invités à présenter notre exposition ‘‘Le Peuple, le Livre, la Terre : 3 500 ans de relations entre le peuple juif et la Terre sainte’’, réalisée avec le soutien de l’association Verbe et Lumière - Vigilance, aux ‘‘Olympiades des salons du livre’’ », se réjouissait Shimon Samuels, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal.

 

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De gauche à droite : Isabelle Poupart, chef de mission adjointe à l’ambassade du Canada de Berlin, 
Shimon Samuels, directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Timothy Eydelnant, 
consul général des États-Unis à Leipzig, Graciela Vaserman-Samuels, consultante auprès 
de la directrice générale de l’Unesco, Uwe Becker, maire de Francfort, Patricia Lacina, consul général 
des États-Unis à Francfort, Julian-Chaim Soussan, rabbin de la communauté juive de Francfort, 
Ursula Schoen, vice-doyenne de l’Église évangéliste de Francfort, Johannes zu Eltz, 
diacre de l’Église catholique de Francfort, et Alex Uberti, consultant auprès du Centre Wiesenthal.

 « Depuis seize ans, nous sommes la seule organisation non gouvernementale à surveiller l’incitation à la haine et à la violence sur les stands de la Foire du livre de Francfort (Frankfurter Buchmesse, FBM). Nous y dénonçons les ouvrages qui contreviennent au contrat des éditeurs avec le salon, indiquait M. Samuels. Cette année, nous avons eu l’opportunité d’y appliquer un antidote. »

Jürgen Boos, le directeur de cette importante foire qui accueille 7 400 exposants venus de 104 pays et plus de 300 000 visiteurs, s’intéresse au plus haut point au travail du Centre.

En outre, M. Samuels avait demandé au maire de Francfort, Uwe Becker – un champion de la lutte contre l’antisémitisme et BDS –, lors de la conférence Muni-World qui s’était tenue à Tel-Aviv en mars dernier, d’inaugurer notre exposition à Francfort dans un lieu approprié. C’est cette Foire du livre 2019 qui a été choisie comme l’endroit idéal.

M. Becker a accueilli nos invités, parmi lesquels la chef de mission adjointe de l’ambassade du Canada à Berlin (le Canada sera l’invité d’honneur de la FBM 2020), les consuls généraux des États-Unis à Francfort et à Leipzig, les chefs religieux de Francfort et le vice-président de la Foire.

Il a souligné que « cette exposition, ‘’Le Peuple, le Livre, la Terre’’, est la preuve que les relations entre le peuple juif et l’Etat d’Israël n’ont pas commencé en 1948 du fait de la Shoah. Cette extermination massive à l’échelle industrielle fut, plus que le meurtre de six millions d’âmes, le meurtre de personnes uniques multiplié par six millions – chacune d’entre elles ayant été dépouillée de ses droits, déshumanisée et assassinée.

« Cette exposition a lieu au bon moment, alors que nous assistons à une nouvelle montée de l’antisémitisme. Elle se produit aussi au bon endroit, dans ce salon de Francfort où 170 nationalités, 200 langues et toutes les religions sont présentes.

« C’est un instrument pour lutter contre l’extrême droite et la gauche antisioniste qui, épinglant Israël d’entre tous les pays et délégitimant l’existence même de l’Etat, se révèle ainsi comme une gauche antisémite. L’exposition ne montre pas seulement la souffrance, elle affiche aussi la couleur éclatante et la richesse de la culture juive.

« Nous ne présentons pas que 3 500 ans d’histoire juive : nous célébrerons l’an prochain 1 700 ans de présence juive en Allemagne. Ce sera l’occasion de montrer ce que les Juifs ont fait pour le développement de notre pays, pas uniquement les heures sombres, ainsi que l’amitié qui lie l’Etat d’Israël à l’Allemagne. »

M. Samuels a offert au maire de Francfort une lampe de Judée en argile datant de deux mille ans « pour éclairer votre route et faire face aux défis à venir ». 

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Shimon Samuels avec le maire de Francfort, Uwe Becker.

Le rabbin Julian-Chaim Soussan, représentant la communauté juive de Francfort, a cité un historien qui affirmait que les Juifs avaient beaucoup d’histoire mais peu de géographie. « Pourtant la Terre promise et Jérusalem ont voyagé dans nos cœurs, partout où nous avons résidé. Les conquérants de la terre d’Israël en ont fait une province de leurs empires… Mais pour les Juifs, leur terre représentait une tête de pont pour préserver leur moralité et leur solidarité. Nous avons accepté nos voisins et les étrangers, car nous étions nous-mêmes des étrangers en terre étrangère. Cette exposition montre que les Juifs sur leur propre terre souhaitent vivre en paix et dans le respect. »

Le sénateur Michael Keller a mentionné le fait que l’attentat manqué de la synagogue de Halle, le jour de Yom Kippour, jette une ombre sur cette exposition programmée presque au même moment… « Certains signes révèlent que le peuple allemand perd sa sensibilité à l’égard des Juifs… Cette exposition pourra peut-être susciter une nouvelle curiosité et une meilleure compréhension de ses voisins juifs. »

- Johannes zu Eltz, diacre de l’Eglise catholique de Francfort, a déclaré que « Juifs et Chrétiens ont en commun les saintes Ecritures et l’amour pour la Terre sainte, Eretz Israel… Il en va de l’intérêt religieux des Chrétiens que les 3 500 ans d’histoire des Juifs en Terre sainte se perpétuent. Que le Seigneur les bénisse et leur apporte la paix ».

- Ursula Schoen, vice-doyenne de l’Église évangéliste de Francfort, a félicité le Centre Wiesenthal pour son initiative, et ajouté un facteur peu connu et dérangeant : « Le lieu où se trouve ce salon a une sombre histoire. C’est là que se trouvait le point de rassemblement des Juifs qui allaient être déportés vers les camps de concentration pour y être assassinés… Cette exposition est un signe d’espérance pour l’avenir d’Israël, aussi bien en tant que terre que d’Etat. Nous souhaitons vous accompagner sur cette voie. »

- Tobias Voss, vice-président de la Foire, a clôturé son inauguration en mettant l’accent sur « la violente agression commise la semaine dernière à Halle, le jour de Yom Kippour. Elle a rendu impossible le retour normal aux affaires… Il est difficile d’imaginer la terreur des fidèles enfermés dans la synagogue. Que cette agression contre des Juifs puisse survenir dans l’Allemagne de 2019 nous remplit d’un profond sentiment de tristesse, de colère et, par-dessus tout, de honte.

« En qualité de représentant de Francfort à la Foire du livre de Jérusalem depuis de nombreuses années, je me suis fait de nombreux amis dans cette ville. L’exposition fait la lumière sur l’histoire du peuple juif, de Jérusalem et de la Terre sainte. Elle recèle de nombreux faits que j’ignorais. Nous souhaitons partager notre curiosité et notre espoir qu’elle connaisse un succès retentissant. »

M. Samuels a remercié le vice-président Voss et, avant l’inauguration, il avait exprimé au nom du Centre sa reconnaissance au directeur de la Foire, Jürgen Boos.

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Shimon Samuels avec Jürgen Boos, directeur de la Frankfurter Buchmesse
/Mention de l’exposition du Centre Wiesenthal dans le catalogue de la Foire du livre.

« Dans le sillage de l’attentat terroriste de Halle, la Foire n’a pas voulu prendre de risques. Elle nous a envoyé des agents de sécurité pour assurer le bon déroulement de notre exposition… Les organisateurs du salon ont hébergé notre exposition avec l’idée que c’était un outil d’éducation contre l’antisémitisme, le racisme et l’intolérance.

« Hormis quelques visiteurs du stand iranien situé à quelques pas du nôtre – qui semblaient très étonnés de lire nos panneaux –, les autres visiteurs se sont montrés très positifs. Certains ont même proposé de nous aider à préparer d’autres présentations de l'exposition ailleurs dans un proche avenir », concluait M. Samuels.

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