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Au cours des années 1930, le durcissement constant de l’Allemagne hitlérienne envers ses concitoyens juifs contraint bientôt ces derniers à l’émigration. En juillet 1938, à l’initiative du président américain Franklin D. Roosevelt, se tient à Évian, en France, une conférence internationale destinée à trouver un refuge à des dizaines de milliers d’exilés, juifs pour la plupart. Elle réunit une trentaine d’États, essentiellement européens et sud-américains.

A la fin de la conférence, seulement la République dominicaine avait offert d’accueillir cent mille Juifs, à condition qu’ils soient des hommes célibataires et travailleurs agricoles. Il y avait très peu d’agriculteurs parmi les Juifs, mais quelque cinq cents d’entre eux ont pu émigrer juste après que la guerre eut éclaté – c’étaient les derniers Juifs à pouvoir quitter l’Europe !

Dans ce livre, l’auteur décrit l’évolution de la crise des réfugiés après la Première Guerre mondiale et les tentatives pour répondre à ce phénomène nouveau à l’échelle internationale. Chaque État participant à la conférence se demanda quelles solutions proposer, quel refuge offrir, dans un contexte marqué par le nationalisme et un climat grandissant de méfiance. Et comment concilier un discours d’ouverture et d’accueil alors que, à partir de l’été 1936, du fait de la révolte arabe, la Grande-Bretagne va progressivement fermer les portes de la Palestine à l’immigration juive ?  

La conférence d’Évian fut un échec. Quatre mois avant la Nuit de Cristal, elle entérinait aux yeux de Berlin l’abandon des Juifs par les démocraties, un signal que le Reich hitlérien saura entendre en durcissant la persécution antijuive sans craindre de plus amples réactions.  

Lors de la commémoration du 80e anniversaire de la conférence d’Évian, Shimon Samuels a déclaré : « La conférence de 1938 a signé un arrêt de mort :

- elle a confirmé l’argument d’Hitler que personne n’accueillerait les Juifs où que ce soit ;
- elle a mis en place la stratégie d’apaisement signée à Munich quelques semaines plus tard ;
- elle a justifié le Livre blanc britannique qui a fermé les portes de la Palestine mandataire aux Juifs ;
- elle a conféré une certaine validité à la conférence de Wannsee de 1942, qui a répertorié pays par pays le nombre de Juifs à assassiner, soit au total plus de onze millions. »   

Sosúa fut la première ville dominicaine où les réfugiés juifs furent accueillis et où ils construisirent une communauté autour de coopératives de production agricole. Il s’agit d’une des villes dont le Centre Wiesenthal et Verbe et Lumière - Vigilance proposent la candidature sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.


Pour plus d’informations sur ce livre : https://calmann-levy.fr/livre/indesirables-9782702161463

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