Rapport d’Alex Uberti, chef de projet pour le Centre Wiesenthal-Europe et Verbe &Lumère-Vigilance

Pollica (Italie), septembre 2023

Après son projet pilote de juillet 2022, la deuxième édition du camp de formation pour jeunes « Building DiverCity » s’est déroulée ce mois-ci à Pollica (province de Salerne, Italie).

 

21 September 2023

Alex Uberti présentant l’atelier sur l’antisémitisme, et avec des participants.

Ce camp de formation a été organisé, sous les auspices de l’Unesco, par la Coalition internationale des villes inclusives et durables (Iccar), en collaboration avec le Centre Simon Wiesenthal-Europe, avec le soutien de l’Unar (Office national italien contre la discrimination), Paideia Campus (affilié au Future Food Institute), Verbe & Lumière-Vigilance et la ville de Pollica, qui représente elle-même un exemple unique de durabilité.

Les jeunes participants – ainsi que les experts et mentors invités – représentaient un large éventail de diversité ethnique, culturelle et religieuse... Ils étaient venus de pays tels que la France, l’Italie, l’Autriche, la Suède, la Finlande, l’Albanie, la Moldavie, Chypre, Israël, la Turquie, l’Inde, le Maroc, le Cameroun, le Mozambique, le Canada, le Mexique, le Brésil et l’Uruguay. Tous étaient uniques, donc égaux. Chacun appréciait la diversité de l’autre, avec un respect mutuel.

La préoccupation générale était la montée de la discrimination et de la haine dans le contexte mondial actuel, d’où l’intention de façonner des politiques plus tolérantes dans les villes, les universités et la société en général. Le programme de formation comprenait des ateliers thématiques sur le racisme systémique, l’inégalité entre les sexes, l’antisémitisme, l’islamophobie, la discrimination anti-LGBTQI+ et anti-Roms... mais aussi, l’évolution du droit international et des politiques locales, la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, la collecte et l’analyse de données, la modération des réseaux sociaux, etc.

L’année dernière, lors du camp de formation inaugural, le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, s’était concentré sur l’antisémitisme en tant que fil déclencheur d’autres formes de discrimination et sur la nécessité de renforcer la solidarité entre victimes, en particulier pour contrer la montée des théories du complot.

Cette année, Alex Uberti, chef de projet européen du Centre, a présenté les aspects historiques et contemporains de l’antisémitisme. Il a exposé la persistance des préjugés anti-juifs et décodé la sémantique de « l’antisionisme » ainsi que la terminologie moderne de la haine.

La discussion sur l’antisémitisme a en fait commencé par un exercice d’intersectionnalité : M. Uberti a mentionné le cas d’un militant d’extrême droite qui a brûlé un Coran à Stockholm. Cet acte « résonne pour les Juifs car, en 1933, les nazis ont commencé par brûler des rouleaux de la Torah et des livres juifs. De même, le rejet des réfugiés rappelle la conférence d’Évian de 1938. Le fait de stigmatiser aujourd’hui les étrangers comme boucs émissaires fait penser aux accusations de meurtre rituel contre les Juifs au cours des siècles passés. L’incitation à la haine et le génocide de 1992 au Rwanda ou la répression brutale, plus récente, contre les minorités rohingya ou yézidie... tous évoquent la propagande nazie et la Shoah. La persécution actuelle des Roms et des homosexuels dans tant de pays rappelle qu’ils ont aussi été victimes de l’Holocauste. »

« Parmi les outils pour éviter la répétition des pages les plus sombres de l’Histoire, il y a l’éducation... d’où l’importance de travailler avec l’Unesco. La définition de l’IHRA – de l’antisémitisme, ainsi que de l’antitsiganisme – est une base essentielle pour les législateurs nationaux, ainsi que pour les politiques locales ou pour les règlements des entreprises, des campus et des clubs sportifs. La surveillance des salons du livre ou des réseaux sociaux par le Centre sont des exemples de bonnes pratiques... Nous devons connaître nos ennemis, dans la mesure du possible, pour pouvoir mieux riposter ! »

Bien que cette semaine intense se soit penchée sur des problèmes mondiaux, tels que l’extrémisme et le sectarisme, la polarisation et les inégalités..., les participants ont également partagé des expériences personnelles déchirantes de discrimination et de violence subies dans leurs propres villes. Par le biais de story circles ou pendant les consultations avec leurs mentors, les jeunes ont partagé leur expérience de l’isolement ou du rejet, mais ils ont également discuté de leur transition vers la sensibilisation et l’engagement dans des initiatives locales qui pourraient devenir des campagnes internationales – de la promotion de l’égalité des sexes dans le nord du Mozambique au dialogue intercommunautaire à Chypre, de la fourniture de soins aux personnes âgées en Moldavie à l’émancipation des femmes au Mexique...

Dans bien des cas, les mots de Simon Wiesenthal ont résonné, en particulier sur la recherche de « la justice, non de la vengeance » et la nécessité de « trouver des amis proches et lointains pour construire des défenses contre la répétition de l’Holocauste ».

Parmi les deux jeunes adultes israéliens, l’un, d’origine indienne, est étudiant en droit à l’université Reichman. En tant que membre de la communauté ahmadie, il a parlé de sa ville natale de Haïfa, un refuge accueillant pour de nombreuses communautés religieuses, souvent persécutées dans les pays voisins : des bahaïs aux ahmadis, des Druzes à un certain nombre de confessions chrétiennes (catholiques, maronites, orthodoxes et protestants). La seconde Israélienne, élevée dans un kibboutz, est une jeune étudiante juive en philosophie, économie et sciences politiques à l’université de Tel-Aviv. Elle est profondément préoccupée par la fausse représentation d’Israël et des Juifs dans les médias internationaux. Ils ont tous deux témoigné de la diversité au sein de la société israélienne et des lois garantissant la liberté de culte et d’expression, dans un contexte régional difficile.

Tous les jeunes ont partagé l’enthousiasme qui régnait au cours de ces journées de dialogue, où de nouvelles amitiés se sont scellées. Ainsi, le réseau qui s’est tissé à Pollica encouragera ses participants à devenir des « médiateurs contre la discrimination » dans leurs propres villes, universités ou lieux de travail. Le Centre Wiesenthal souhaite à ses jeunes amis beaucoup de succès dans cette entreprise !

Parallèlement au camp de formation de DiverCity, la Coalition européenne des villes contre le racisme (Eccar) et l’Unar ont organisé un séminaire, axéprincipalement sur les politiques d’inclusion des migrants et des minorités. Durant deux journées, quatorze villes métropolitaines italiennes se sont ainsi réunies. L’interaction entre les responsables municipaux, les experts de la société civile et les jeunes adultes pour faire face à la crise actuelle des réfugiés en Italie – englobant la démographie, la sécurité, l’éducation et le développement économique – est une étude de cas qui appelle l’empathie.

Reliant l’international au local, les participants à « Building DiverCity » se sont joints aux citoyens de Pollica pour rendre hommage à leur ancien maire, Angelo Vassallo z’’l, assassiné par le crime organisé en 2010. Sa politique environnementale et sociale a défié la haine, la violence et le sectarisme de criminels anonymes. Son exemple inspirera la quête de dialogue, de vérité et de justice de la prochaine génération !

Une vidéo sur ce camp de formation sera bientôt disponible.

Rapport d’Alex Uberti, chef de projet pour le Centre Wiesenthal-Europe et Verbe & Lumière-Vigilance

 

Pollica (Italie), septembre 2023

 

Après son projet pilote de juillet 2022, la deuxième édition du camp de formation pour jeunes « Building DiverCity » s’est déroulée ce mois-ci à Pollica (province de Salerne, Italie).

 

 

21 September 2023

Alex Uberti présentant l’atelier sur l’antisémitisme, et avec des participants.

 

Ce camp de formation a été organisé, sous les auspices de l’Unesco, par la Coalition internationale des villes inclusives et durables (Iccar), en collaboration avec le Centre Simon Wiesenthal-Europe, avec le soutien de l’Unar (Office national italien contre la discrimination), Paideia Campus (affilié au Future Food Institute), Verbe & Lumière-Vigilance et la ville de Pollica, qui représente elle-même un exemple unique de durabilité.

 

Les jeunes participants – ainsi que les experts et mentors invités – représentaient un large éventail de diversité ethnique, culturelle et religieuse... Ils étaient venus de pays tels que la France, l’Italie, l’Autriche, la Suède, la Finlande, l’Albanie, la Moldavie, Chypre, Israël, la Turquie, l’Inde, le Maroc, le Cameroun, le Mozambique, le Canada, le Mexique, le Brésil et l’Uruguay. Tous étaient uniques, donc égaux. Chacun appréciait la diversité de l’autre, avec un respect mutuel.

 

La préoccupation générale était la montée de la discrimination et de la haine dans le contexte mondial actuel, d’où l’intention de façonner des politiques plus tolérantes dans les villes, les universités et la société en général. Le programme de formation comprenait des ateliers thématiques sur le racisme systémique, l’inégalité entre les sexes, l’antisémitisme, l’islamophobie, la discrimination anti-LGBTQI+ et anti-Roms... mais aussi, l’évolution du droit international et des politiques locales, la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, la collecte et l’analyse de données, la modération des réseaux sociaux, etc.

 

L’année dernière, lors du camp de formation inaugural, le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, s’était concentré sur l’antisémitisme en tant que fil déclencheur d’autres formes de discrimination et sur la nécessité de renforcer la solidarité entre victimes, en particulier pour contrer la montée des théories du complot.

 

Cette année, Alex Uberti, chef de projet européen du Centre, a présenté les aspects historiques et contemporains de l’antisémitisme. Il a exposé la persistance des préjugés anti-juifs et décodé la sémantique de « l’antisionisme » ainsi que la terminologie moderne de la haine.

 

La discussion sur l’antisémitisme a en fait commencé par un exercice d’intersectionnalité : M. Uberti a mentionné le cas d’un militant d’extrême droite qui a brûlé un Coran à Stockholm. Cet acte « résonne pour les Juifs car, en 1933, les nazis ont commencé par brûler des rouleaux de la Torah et des livres juifs. De même, le rejet des réfugiés rappelle la conférence d’Évian de 1938. Le fait de stigmatiser aujourd’hui les étrangers comme boucs émissaires fait penser aux accusations de meurtre rituel contre les Juifs au cours des siècles passés. L’incitation à la haine et le génocide de 1992 au Rwanda ou la répression brutale, plus récente, contre les minorités rohingya ou yézidie... tous évoquent la propagande nazie et la Shoah. La persécution actuelle des Roms et des homosexuels dans tant de pays rappelle qu’ils ont aussi été victimes de l’Holocauste. »

 

« Parmi les outils pour éviter la répétition des pages les plus sombres de l’Histoire, il y a l’éducation... d’où l’importance de travailler avec l’Unesco. La définition de l’IHRA – de l’antisémitisme, ainsi que de l’antitsiganisme – est une base essentielle pour les législateurs nationaux, ainsi que pour les politiques locales ou pour les règlements des entreprises, des campus et des clubs sportifs. La surveillance des salons du livre ou des réseaux sociaux par le Centre sont des exemples de bonnes pratiques... Nous devons connaître nos ennemis, dans la mesure du possible, pour pouvoir mieux riposter ! »

 

Bien que cette semaine intense se soit penchée sur des problèmes mondiaux, tels que l’extrémisme et le sectarisme, la polarisation et les inégalités..., les participants ont également partagé des expériences personnelles déchirantes de discrimination et de violence subies dans leurs propres villes. Par le biais de story circles ou pendant les consultations avec leurs mentors, les jeunes ont partagé leur expérience de l’isolement ou du rejet, mais ils ont également discuté de leur transition vers la sensibilisation et l’engagement dans des initiatives locales qui pourraient devenir des campagnes internationales – de la promotion de l’égalité des sexes dans le nord du Mozambique au dialogue intercommunautaire à Chypre, de la fourniture de soins aux personnes âgées en Moldavie à l’émancipation des femmes au Mexique...

Dans bien des cas, les mots de Simon Wiesenthal ont résonné, en particulier sur la recherche de « la justice, non de la vengeance » et la nécessité de « trouver des amis proches et lointains pour construire des défenses contre la répétition de l’Holocauste ».

 

Parmi les deux jeunes adultes israéliens, l’un, d’origine indienne, est étudiant en droit à l’université Reichman. En tant que membre de la communauté ahmadie, il a parlé de sa ville natale de Haïfa, un refuge accueillant pour de nombreuses communautés religieuses, souvent persécutées dans les pays voisins : des bahaïs aux ahmadis, des Druzes à un certain nombre de confessions chrétiennes (catholiques, maronites, orthodoxes et protestants). La seconde Israélienne, élevée dans un kibboutz, est une jeune étudiante juive en philosophie, économie et sciences politiques à l’université de Tel-Aviv. Elle est profondément préoccupée par la fausse représentation d’Israël et des Juifs dans les médias internationaux. Ils ont tous deux témoigné de la diversité au sein de la société israélienne et des lois garantissant la liberté de culte et d’expression, dans un contexte régional difficile.

 

Tous les jeunes ont partagé l’enthousiasme qui régnait au cours de ces journées de dialogue, où de nouvelles amitiés se sont scellées. Ainsi, le réseau qui s’est tissé à Pollica encouragera ses participants à devenir des « médiateurs contre la discrimination » dans leurs propres villes, universités ou lieux de travail. Le Centre Wiesenthal souhaite à ses jeunes amis beaucoup de succès dans cette entreprise !

 

Parallèlement au camp de formation de DiverCity, la Coalition européenne des villes contre le racisme (Eccar) et l’Unar ont organisé un séminaire, axéprincipalement sur les politiques d’inclusion des migrants et des minorités. Durant deux journées, quatorze villes métropolitaines italiennes se sont ainsi réunies. L’interaction entre les responsables municipaux, les experts de la société civile et les jeunes adultes pour faire face à la crise actuelle des réfugiés en Italie – englobant la démographie, la sécurité, l’éducation et le développement économique – est une étude de cas qui appelle l’empathie.

 

Reliant l’international au local, les participants à « Building DiverCity » se sont joints aux citoyens de Pollica pour rendre hommage à leur ancien maire, Angelo Vassallo z’’l, assassiné par le crime organisé en 2010. Sa politique environnementale et sociale a défié la haine, la violence et le sectarisme de criminels anonymes. Son exemple inspirera la quête de dialogue, de vérité et de justice de la prochaine génération !

 

Une vidéo sur ce camp de formation sera bientôt disponible.

Paris, le 16 janvier 2023

 

80 ans après les faits, le petit-fils d’un imprimeur lyonnais a retrouvé dans le grenier de son aïeul un carton d’archives intitulé « À rendre à M. Morgenstern en cas de demande ».

 

Il s’est ensuivi une enquête de cinq ans qui s’est conclue par une pièce de théâtre émouvante et des retrouvailles bouleversantes.

 

Frédéric Moulin est comédien. C’est lui qui a fait resurgir cette histoire. Pour ce faire, il a endossé maintes casquettes, outre sa profession initiale – metteur en scène, agent artistique, documentaliste, historien, journaliste… Son objectif était de retracer le parcours de ce M. Morgenstern et de remettre le carton d’archives à ses descendants.

 

Avec une précision et une rigueur scientifiques, Frédéric a enquêté pour redonner vie à ces personnages depuis longtemps disparus. D’une part son grand-père Louis, qu’il n’a pas connu, de l’autre ce personnage mystérieux, inconnu de la famille Moulin (sans rapport avec Jean Moulin). Comment ces deux personnages sont-ils imbriqués ?

 

Jusqu’à ce jour, Frédéric ignore jusqu’à quel point son grand-père a contribué à sauver Léopold Morgenstern, « réfugié juif ex-autrichien », de la barbarie nazie. Grâce à une centaine de documents personnels et administratifs (lettres, notes, courriers, certificats médicaux, photos, permis de séjour…), l’ombre de cet homme, qui a résidé en France entre 1939 et 1942, réapparaît. Les échanges épistolaires entre celui-ci et l’administration française révèlent le calvaire qu’il a enduré, tandis que l’étau se resserrait sur lui et sa famille.

 

Photo 1

 

Sur scène, Sabine Moindrot devient Frédéric Moulin qui, lui, incarne divers personnages. La comédienne tente de retrouver le fil de cette histoire en lisant les documents authentiques, tandis que le comédien joue en quelque sorte l’avocat du diable en interrogeant les papiers pour préserver la vérité historique. Les deux personnages, magnifiques, évoluent dans une scénographie dépouillée qui laisse toute sa place au texte.

 

Photo 2

 

Bien que des zones d’ombre subsistent sur les relations entre Louis Moulin et Léopold Morgenstern – jusqu’à quel point ce dernier a-t-il échappé à la mort grâce à l’imprimeur ? –, l’enquête de Frédéric Moulin s’est achevée en apothéose lorsqu’il a retrouvé le petit-fils de Léopold Morgenstern, Robert Singer, à qui il a enfin pu remettre les fameux documents.
Voir Rendu à Monsieur Morgenstern ! - The Times of Israël (timesofisrael.com)

 

Photo 3
Sabine Moindrot et Frédéric Moulin entourent Robert Singer, venu témoigner
au studio Hébertot le 11 janvier dernier à la fin de la représentation.

 

L’association Verbe et Lumière-Vigilance – le département du Centre Simon Wiesenthal-Europe dédié à l'éducation et à la mémoire de l'Holocauste – soutient et encourage la programmation en France et à l’international de cette pièce de théâtre.

« Nous espérons que l’Unesco fera son possible pour qu’Israël réintègre l’Organisation. »

 

Zoom, le 9 juillet 2020

 

Ce concours annuel d’essais, coorganisé par le Centre Simon Wiesenthal-Europe (CSW), Verbe et Lumière-Vigilance (VLV) et le Centre de recherche et d’éducation sur l’Holocauste (Russian Holocaust Centre, RHC), récompense chaque année cinq étudiants en les invitant à présenter les résultats de leurs recherches au siège de l’Unesco, à Paris.

 

Cependant cette année, en raison de la pandémie, cette 16e cérémonie s’est déroulée virtuellement, à l’aide de la plateforme Zoom.

 

Les lauréats viennent de Cracovie (Pologne), Baranavitchy (Biélorussie), Barnaoul, Kemerovo et Saint-Pétersbourg (Russie).

 

9 July 2020
De gauche à droite et de haut en bas : Shimon Samuels (directeur des Relations internationales du CSW), Sheila Ryan (CSW-Europe, Paris), Daria Pavlovskaya (Baranavitchy), Sofya Shestakova (Kemerovo), Rabbi Stephen Berkowitz (Barcelone), Harriet Tamen (New York), Vadim Kantorov (Paris), Ilya Altman (RHC, Moscou), Galina Lochekhina (Cracovie), Alex Uberti (CSW-Europe, Paris), Sofia Klenova (Barnaoul), Richard Odier (VLV et CSW-France, Paris), Jens Streckert (délégué de l’Allemagne à l’Unesco), Maria Frolova (Saint-Pétersbourg), Maria Gileva (RHC, Moscou), Amb. Alexander Kuznetsov (délégué permanent de la Russie à l’Unesco), Graciela Vaserman-Samuels (Unesco), Evelyne Monas (VLV, Paris), Yaron Gamburg (chef de mission adjoint à l’ambassade d’Israël, Paris), Martha Langer (membre du CSW-Europe).

 

Assistaient à la cérémonie les délégations permanentes auprès de l’Unesco de la Fédération de Russie et de l’Allemagne, ainsi que le chef de mission adjoint à l’ambassade d’Israël chargé des organisations internationales en France.

 

Shimon Samuels, directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, a ouvert la séance. Il a retracé l’historique de ce projet initié il y a seize ans… Graciela Vaserman-Samuels a ensuite accueilli les lauréates au nom de l’Unesco, exprimant le souhait que, l’année prochaine, la situation permette aux gagnants de se rendre comme à l’accoutumée à Paris.

 

Alexander Kuznetsov, ambassadeur de Russie, a rappelé que « cette année marque le 75e anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie. 40 % des six millions de Juifs assassinés étaient des citoyens soviétiques. Les prochains en lice planifiés pour l’extermination étaient les Slaves. Aujourd’hui, antisémitisme, racisme et haine continuent de se propager. C’est pourquoi nous devons promouvoir l’enseignement de l’Holocauste et préserver la mémoire des héros et des victimes ».

 

Yaron Gamburg, chef de mission adjoint à l’ambassade d’Israël, a déclaré que, « en tant que petit-fils de rescapés et de ceux qui n’ont pas survécu, j’appréhende l’Holocauste non pas seulement comme un épisode de l’Histoire, mais comme un héritage pour aujourd’hui et demain… Israël n’est plus membre de l’Unesco parce qu’il a été stigmatisé, de la même façon que les Juifs l’ont été au cours des siècles ».

 

Richard Odier, président de Verbe et Lumière-Vigilance et du Centre Simon Wiesenthal-France, a cité Franz Kafka : « Dans le combat entre le moi et le monde, il faut choisir le monde. » Il a indiqué que, « maintenant, c’est exactement ce que des milliers d’étudiants font. La leçon universelle de la Shoah appartient à l’avenir. Elie Wiesel et Simon Wiesenthal ont bien souligné que ‘‘l’indifférence est la pire chose qui soit sur terre’’. C’est pourquoi nous devons intervenir quand des vies humaines sont en danger. Que cette décennie soit une période de paix, de santé et d’entente cordiale ».

 

Le rabbin Stephen Berkowitz, qui officie dans les communautés de Barcelone, Montpellier et Toulouse, a rappelé aux participants qu’« aujourd’hui, le 17 Tamouz du calendrier hébraïque, est un jour de jeûne qui commémore plusieurs tragédies de l’histoire juive, dont la destruction du Temple de Jérusalem ». Il a expliqué que les initiatives commémoratives de l’Holocauste « ont évolué du particulariste à une échelle plus universelle et inclusive. Tous les groupes de victimes du nazisme deviennent solidaires et se rejoignent pour s’identifier et partager l’expérience de la Shoah. Cette alliance transversale encourage les commémorations et l’enseignement de l’Holocauste – c’est une obligation morale vis-à-vis des générations futures ». Le rabbin a énuméré l’essor d’initiatives significatives mises en œuvre en Espagne et en Catalogne, telles les Routes de la mémoire dans les Pyrénées, routes que des Européens fuyant le nazisme ont empruntées pour échapper à l’Holocauste. Il a aussi souligné la valeur des publications, témoignages et programmes culturels pour une meilleure prise de conscience et un enseignement plus approfondi.

 

Vadim Kantorov, ingénieur originaire de Iekaterinbourg et qui vit maintenant à Paris, a exposé sa quête d’identité et la campagne qu’il mène, en collaboration avec le Centre Wiesenthal, contre les affichettes antisémites placardées à travers la capitale. « Alors que les banques enlèvent immédiatement les stickers et les graffitis anticapitalistes, ils ne réagissent pas assez vite pour enlever tout ce qui a trait à l’antisémitisme et à l’antisionisme… Seul le Centre Simon Wiesenthal m’a secondé dans ce combat… »

 

Ilya Altman, coprésident du Centre de recherche et d’éducation sur l’Holocauste et professeur à l’Université russe d’État pour les humanités, a rappelé « la genèse de ce concours d’essais et le succès universitaire dont il jouit de plus en plus au niveau international – en collaboration avec CSW-Europe et VLV ». Il a évoqué « le projet de publier une compilation des essais qui montrera leur évolution, leur développement et les points d’intérêt étudiés au fur et à mesure des années ». Il a enfin annoncé « un nouveau cours de maîtrise, unique en son genre : un programme sur la mémoire et sur l’histoire de l’Holocauste et des génocides. Ce cours sera donné à l’université de Moscou dans le but de former de futurs diplomates et enseignants ». En conclusion, il a suggéré que « les lauréats sélectionnés cette année reflètent la pertinence internationale des leçons de l’Holocauste ».

 

Puis il a présenté les cinq lauréates (le lien vers les résumés de leurs essais, en anglais, est affiché en bas de page).

 

Galina Lochekhina, étudiante en maîtrise à l’université Jagiellonian (Cracovie, Pologne) : « Un cadeau pour Anita : l’histoire d’une immigration au Brésil »

 

Daria Pavlovskaya, étudiante à l’université d’État de Baranavitchy (Biélorussie) : « Formation à la tolérance basée sur l’étude de l’histoire de l’Holocauste dans la région de Baranavitchy »

 

Sophia Klenova, étudiante à l’université d’État d’Altaï (Barnaoul, Russie) : « L’Holocauste et sa perception dans la communauté internationale, 1961–2018 »

 

Maria Frolova, étudiante en maîtrise à l’École d’économie supérieure de Moscou – Université nationale de recherche (Saint-Pétersbourg, Russie) : « L’image de l’Holocauste dans les films de la République démocratique allemande et de la République fédérale d’Allemagne (1950-1990) en tant qu’instrument de la politique de la mémoire »

 

Sofya Shestakova, étudiante à l’université d’État de Kemerovo (Russie) : « Le négationnisme en tant qu’instrument de ‘‘puissance douce’’ de la République islamique d’Iran »

 

Alex Uberti, chef de projet au CSW-Europe, a ensuite donné la parole aux internautes.

 

>Me Harriet Tamen, cofondatrice de Verbe et Lumière-Vigilance, a déploré « le manque de connaissances sur l’Holocauste chez les jeunes et la perception grandissante que la Shoah est reléguée au rang d’histoire ancienne ». Elle a salué cette initiative en tant qu’« instrument rare et vital pour sensibiliser, bâtir un sens des responsabilités envers l’Histoire et pour les générations futures ».

 

M. Jens Streckert, représentant de la délégation allemande auprès de l’Unesco, a souligné « la pertinence de ce concours, plus que jamais tandis que nous faisons face à une recrudescence de l’antisémitisme, du racisme et de la xénophobie. À l’heure où les rescapés et les témoins disparaissent, que de jeunes gens s’impliquent ainsi pour entretenir la mémoire est très encourageant ». Il a exprimé son soutien total à ce genre d’initiative, l’a saluée pour sa portée internationale et pour la variété des sujets traités par les lauréates ».

 

Richard Odier a remercié les participants et a réitéré son souhait que « l’Unesco prenne les mesures qui s’imposent pour qu’Israël réintègre l’Organisation ».

 

Shimon Samuels a clos les débats avec l’espoir que les futurs lauréats célébreront « l’an prochain à Paris ! » 

 

2020_abstract01_Galina_Lochekhina.pdf
2020_abstract02_Daria_Pavlovskaya.pdf
2020_abstract03_Sophia_Klenova.pdf
2020_abstract04_Maria_Frolova.pdf
2020_abstract05_Sofya_Shestakova.pdf

 

 

Trois villes candidates au Patrimoine mondial de l’Unesco

   

Moisés Ville 

Depuis 2017, Le Centre Simon Wiesenthal, avec le soutien de Verbe et Lumière - Vigilance, promeut la candidature de Moisés Ville, un village 600 km au nord de Buenos Aires (Argentine), sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.

L’initiative est lancée en reconnaissance à l’Argentine qui a accueilli et absorbé des réfugiés juifs qui, à leur tour, lui ont rendu la pareille en devenant des citoyens loyaux et productifs…

Moisés Ville fut fondée en 1889 par l’ICA (la Jewish Colonization Association) du baron de Hirsch à l’intention des migrants juifs fuyant les pogroms de Russie et d’Ukraine.

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La coopérative agricole “Baron de Hirsch” (photo Jewish Tours Bueno Aires) ;
la communauté juive de Moisés Ville (photo Kedem Auction House).

L’initiative d’inscription de Moisés Ville sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco bénéficie du soutien du Gouvernement argentin, de l’Organisation des Etats américains (comptant 35 pays) et de la Coalition des villes latino-américaines et caraïbes contre le racisme, la discrimination et la xénophobie (Coalition LAC), entité qui regroupe 90 villes membres.

 

Sosúa 

Lors d’un rassemblement international d’experts qui s’est tenu à Evian-les-Bains, à la date du 80e anniversaire de la fameuse conférence de 1938 sur les réfugiés juifs fuyant le nazisme, une autre ville a été identifiée comme candidate au Patrimoine mondial de l’Unesco, Sosúa, un village côtier de la République dominicaine.

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Plaque de l’Hôtel Royal d’Evian-les-Bains commémorant la Conférence de 1938.

Des trente-deux pays représentés à Evian en 1938, trente et un ambassadeurs ont pris la parole pour expliquer pourquoi ils n’accueilleraient pas de Juifs. Un seul, la République dominicaine, a offert cent mille visas à des fermiers allemands juifs célibataires. Malgré le fait qu’il y avait très peu d’agriculteurs parmi les Juifs, quelque cinq cents d’entre eux ont pu émigrer après que la guerre eut éclaté – c’étaient les derniers Juifs à pouvoir quitter l’Europe. A leur arrivée en République dominicaine, on les a envoyés à Sosúa, où ils y ont fondé des coopératives.

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La coopérative “Casa Grande - Dorsa” ;
des élèves de l’école célèbrent les 20e anniversaire de la ville (photo Sosúa Virtual Museum).

Sosúa représente un parcours symbolique : de l’impuissance totale des Juifs en 1938... jusqu’au moment où ils ont retrouvé leur histoire, leur géographie et leur souveraineté, en 1948… et enfin, jusqu’à ce jour, où des équipes d’assistance technique dépêchées par l’Etat d’Israël aident régulièrement des projets de développement en République dominicaine.

 

Krasnaya Slobodna/Qirmizi Qesebe

 

En novembre 2018, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, et la conseillère auprès de la directrice générale de l’Unesco, Graciela Vaserman-Samuels, étaient invités par S.E. Rahman Mustafayev, ambassadeur d’Azerbaïdjan en France, à participer, avec une délégation française, au 6e Forum international de Bakou, intitulé « Former un nouveau monde et un nouvel être humain : créativité et développement humain ».

Le travail interconfessionnel du Centre Wiesenthal est connu partout en Azerbaïdjan, grâce aux activités novatrices de Rabbi Abraham Cooper, directeur de l’Action sociale mondiale du Centre.

Ainsi, en discutant au cours du Forum avec le ministre azéri de la Culture, le chef de la communauté juive caucasienne locale, le directeur adjoint de l’Unesco, l’expert en matière de patrimoine culturel du Conseil de l’Europe et l’ambassadeur d’Azerbaïdjan à l’Unesco, l’idée a germé de proposer le village de Qırmızı Qəsəbə au statut de Patrimoine mondial de l’Unesco. La particularité de ce village, situé à quelque 160 kilomètres de Bakou, est qu’il abrite une population presque exclusivement juive.

1st Nov. 2018 1
La synagogue restaurée de Qırmızı Qəsəbə (autrefois connue,
en russe, sous le nom de Krasnaya Sloboda).

Cette proposition est sujette à de plus amples discussions entre la communauté, le gouvernement azéri et l’Unesco. Son succès soulignerait l’engagement d’un pays musulman à tendre vers une harmonie multiculturelle, et servirait d’exemple. Il montrerait aussi qu’il est un ami proche d’Israël.

Dans chaque cas, à des périodes différentes de l’Histoire, ces villages ont représenté le chaleureux accueil réservé par le pays hôte aux fugitifs fuyant les persécutions, leur assimilation réussie et leur fierté d’appartenir à leur nouvelle patrie – chacune pouvant servir de modèle aux migrants et réfugiés d’aujourd’hui. Ce sont trois exemples parmi des centaines d’autres d’assimilation réussie. Ces populations ne se sont pas arrêtées au stade de l’admission, mais ont franchi un pas de plus jusqu’à l’intégration. Ce sont des modèles à suivre, les pratiques les meilleures pour les défis d'aujourd'hui.

Le Centre Wiesenthal, avec le soutien de Verbe et Lumière - Vigilance, continue à identifier d’autres villes et villages ailleurs dans le monde, où les Juifs ont été accueillis et ont pu prospérer dans leurs pays hôtes, afin de promouvoir d’autres candidatures exemplaires au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Sous le thème : « Se souvenir et transmettre. »

 

Paris, le 8 avril 2019

 

À l’occasion de la 25e commémoration du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda, l’ONG Ibuka France, en partenariat avec le Mémorial de la Shoah, la Fondation pour la mémoire de la Shoah, la Mairie de Paris, l’École des hautes études en sciences sociales, l’UEJF (Union des étudiants juifs de France), SOS Racisme, l’Institut des hautes études sur la justice, Médecins du Monde et des associations qui œuvrent dans le domaine de la mémoire, a convié, du 22 mars au 24 mai dernier, les personnes intéressées à l’ensemble de ses manifestations, en Ile-de-France et en régions : expositions, conférences, rencontres, cérémonies… Une opportunité unique de se pencher sur le dernier génocide du XXe siècle, d’en comprendre les origines, les conséquences, et surtout d’affirmer son soutien à ceux qui en furent les victimes et à leurs familles.

 

Comme chaque année, le Centre Simon Wiesenthal est présent pour ces cérémonies, mais aussi dans les programmes pédagogiques et militants autour des leçons du dernier génocide du XXe siècle.

 

Dimanche 7 avril s’est tenue à Paris la cérémonie officielle de commémoration, une journée chargée en émotions et caractérisée par des moments forts : rassemblement au jardin du Luxembourg (Paris 6 e), marche silencieuse vers le parc de Choisy (Paris 13 e), cérémonie de commémoration au parc de Choisy (Paris 13 e), dépôt d’une gerbe à la stèle du cimetière Père-Lachaise (Paris 20 e), recueillement au siège de Médecins du Monde (Paris 18 e).

 

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Photo prise au cours de la journée de commémoration du 7 avril. De gauche à droite : Gabrielle Rochmann, Fondation
pour la mémoire de la Shoah ; Marcel Kabanda, Ibuka France ; A
line Le Bail-Kremer et Dominique Sopo, SOS Racisme ;
Caroline Madsac, Collectif Urgence Darfour ;  Richard Odier, Centre Simon Wiesenthal ; Frédéric Jacquet, Médecins du monde.

 

Rappel des faits : en 1994 au Rwanda, la communauté tutsi fut vouée à l’extermination par des tueurs extrémistes hutu qui mobilisèrent les moyens de l’État et une large frange de la population civile. La communauté internationale assista, passive, au massacre de plus d’un million d’innocents. Pendant trois mois, d’avril à juillet 1994, du fœtus au vieillard, aucun Tutsi ne fut épargné dans cette traque, pas plus que les Hutu ayant choisi de ne pas adhérer à la logique meurtrière. Les trois quarts des Tutsi périrent dans ce qui deviendra le dernier génocide du XXe siècle.

 

Ibuka, « souviens-toi » en kinyarwanda, la langue nationale du Rwanda, est une ONG présente dans plusieurs pays. Elle œuvre pour la mémoire du génocide des Tutsi au Rwanda, la justice envers les responsables de crimes génocidaires et le soutien aux rescapés des massacres perpétrés en 1994. Elle a fait sienne la devise d’Elie Wiesel : « Le bourreau tue toujours deux fois, la seconde fois par l’oubli. »

 

Voir le programme complet des commémorations sur :

https://www.ibuka-france.org/wp-content/uploads/2019/03/Programme-VD-25e-Commemoration_2019.pdf

Paris, le 4 avril 2019

 

Du 2 au 4 février dernier s’est tenue à Paris la « première rencontre intergénérationnelle des survivants de la Shoah, combattants juifs, enfants cachés, Justes de France ». Organisé par le Mémorial de la Shoah et une trentaine d’associations, dont le Centre Simon Wiesenthal et son émanation, l’association Verbe et Lumière – Vigilance, ce forum a rencontré un franc succès, avec plus de six cents participants.

 

4 April 2019 compressé min

 

Toutes les générations y étaient réunies autour d’intérêts communs, pour les aider à regarder le passé et à aller vers le futur, renouveler les anciennes amitiés et en nouer de nouvelles, travailler à la transmission, assurer la mémoire de la Shoah, continuer les combats contre l’antisémitisme et l’oubli. Le Forum Générations de la Shoah veillait sur la mémoire des 6 millions de Juifs exterminés dans la Shoah dont 1,5 million d’enfants.

 

Une cinquantaine d’associations apportaient leur soutien financier à ce forum. Pour sa part, l’association Verbe et Lumière – Vigilance y contribuait avec une subvention de 3 000 euros.

 

Des intervenants de renom, tels Boris Cyrulnik, Jean-Claude Grumberg, le Grand Rabbin Olivier Kaufmann ou Serge Klarsfeld ont animé ateliers et conférences, divisés en trois sessions : « L’histoire de ma famille en héritage » (sept ateliers), « La transmission sous toutes ses formes » (trois conférences suivies de sept ateliers), et « Agir pour se souvenir, transmettre et prévenir » (six ateliers).

 

Au nombre de cette dernière session, Richard Odier, président du Centre Simon Wiesenthal France et de l’association Verbe et Lumière – Vigilance, est intervenu dans l’atelier qui a fait salle comble : « Lutter contre l’antisémitisme contemporain : échange entre militants, responsables publics et communautaires, et générations. » Voici son allocution.

 

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De gauche à droite : Sacha Ghozlan (UEJF), Jonathan Arfi (Crif), Rabbin Michel Serfaty (AJMF), Alice Tajchman (FMS),
Richard Odier (CSW), Annette Bloch (Licra Lyon), Jacques Fredj (Mémorial de la Shoah).

 

Allocution de Richard Odier, président du Centre Simon Wiesenthal France et de l'association Verbe et Lumière - Vigilance

 

« Afin d’apporter ma réflexion à cet atelier, l’héritage de Simon Wiesenthal à l’appui, je propose deux préalables, quatre constats et trois courtes conclusions.

 

« Préalables

 

« Nous devons admettre que le fameux ‘‘devoir de mémoire’’ ne fonctionne pas pour lutter contre l’antisémitisme :

 

« 1. Une enquête publiée par la chaine CNN à l’occasion des cérémonies anniversaires de la libération du camp d’Auschwitz de janvier 2018 indique que 25 % des jeunes Français disent ne pas connaître la Shoah – alors même que ce programme a été étudié au minimum trois fois dans le cursus scolaire obligatoire. Ce n’est ni un problème de professeurs ni d’écoles à ce niveau, mais de ‘‘phénomène’’. En l’occurrence, la Shoah ne marque pas les esprits ! Par ailleurs, cette enquête révèle qu’un quart des personnes interrogées en Europe trouvent que les Juifs ont ‘‘trop d’influence’’. Je ne commenterai pas ce ‘‘trop’’ !

 

« 2. Je suis intervenu à la remise du prix Annie et Charles Corrin du FSJU (Fonds social juif unifié) récompensant le meilleur programme scolaire sur l’éducation de la Shoah, en janvier 2018, dans l’établissement public le plus prestigieux de Paris, le lycée Louis-le-Grand. Boris Cyrulnik y remettait ce prix. Or, malgré la remarquable présence du proviseur, aucun élève de ce temple de la République n’est venu à cet événement. Aucun élève des fameuses classes préparatoires, qui pourtant connaissent tous Boris Cyrulnik et qui auraient sûrement eu une excellente note pour un devoir sur les génocides. On voit ainsi une parfaite dichotomie entre engagement et éducation, entre savoir et empathie.

 

« Constats

 

« 1. La Justice ne peut résoudre tous les problèmes liés à l’antisémitisme. On ne peut trouver de justice complète après un génocide. Pour la Shoah, il n’y a eu que quelques centaines de procès de 1945 à 1947, souvent liés à une justice militaire, comme les procès de Nuremberg. De 1949 à 1970, il n’y aura que quelque six mille jugements, alors que le crime a été commis par des centaines de milliers de personnes. À la suite de ces procédures, il n’y aura en réalité que quelques condamnations. Les grands chasseurs de nazis, tels que Simon Wiesenthal ou Beate et Serge Klarsfeld, ont été seuls dans leur combat, entourés par une petite poignée de militants.

 

« 2. Comme le disait Axel Corti il y a plus de trente ans dans son formidable film Welcome in Vienna : ‘‘Ils ne nous pardonneront pas le mal qu’ils nous ont fait.’’ Les plus de 69 % d’actes antisémites du premier semestre 2019 en France, comme les sondages sur les préjugés de CNN, montrent combien sa prophétie fut juste.

 

« 3. L’erreur des leçons de la Shoah est de n’avoir pas fait comprendre que cette catastrophe n’est pas un événement calendaire 1939-1945 ou même 1933-1945, mais qu’elle se place dans une histoire millénaire de préjugés, ‘‘d’enseignement du mépris’’ à l’encontre des Juifs. Si l’on enseigne le sort de nos six millions de frères et sœurs avec cette seule vision de la Seconde Guerre mondiale, alors on ne comprend rien au phénomène et il ne devient qu’un ‘‘accident’’, certes tragique, de ‘‘l’Histoire’’.

 

« 4. La Shoah a généré ou amplifié le sentiment de précarité existentielle des Juifs. Cette destruction a porté un souffle au-delà de l’événement. Néanmoins, on est fille et fils de déportés, descendant de survivants, mais on n’est pas déporté de père en fils. Et donc, pour ceux qui ne veulent pas le comprendre, et pourtant on entend leur souffle pleinement, on n’est pas colonisé ou indigène de pères/mères en fils/filles !

 

« Distinguer les choses, être précis sur les mots, c’est la définition même du judaïsme, selon le Grand Rabbin français Olivier Kaufmann. Pas de concurrence des mémoires, écoute de l’Autre, empathie, voire militantisme commun lorsqu’il y a respect, comme le fait le Centre Wiesenthal au sein du Collectif Urgence Darfour, dirigé par l’ancien président de Médecins du Monde, Jacky Mamou, avec nos amis arméniens, tutsis du Rwanda, mais surtout avec nos frères humains, de la Licra à SOS Racisme.

 

« Conclusions

 

« 1. Pour combattre l’antisémitisme, on se doit d’être précis, vigilants, intègres, et de refuser toute globalisation de l’Autre (les Arabes, les Noirs, les femmes, les roux, les séfarades…).

 

« 2. La deuxième action passe encore par le vote républicain, et notamment celui, obligatoire pour les prochaines élections européennes, de refuser les extrêmes et les populistes de l’extrême gauche et de l’extrême droite.

 

« 3. A la question sur l’optimisme ou le pessimisme, nous connaissons tous la fameuse blague juive disant que les pessimistes finirent à Hollywood quand les optimistes finirent à Auschwitz. En réalité cette histoire ne reflète pas la vision de deux grands prophètes du judaïsme contemporain :

 

« Le premier, un Cohen évidemment, Leonard de son prénom, le chanteur et poète canadien, qui, à la question ‘‘Êtes-vous optimiste ou pessimiste ?’’ répondait avec sagesse : ‘‘Je suis un prophète de la catastrophe.’’ Lorsque le tonnerre gronde mais qu’il ne pleut pas, l’optimiste dit ‘Il ne pleuvra pas’’, le pessimiste dit ‘‘Il va pleuvoir’’. Le Juif est obligé d’attendre pour agir en fonction du moment. On se doit d’être agile en permanence.

 

« Le second grand prophète du judaïsme contemporain, c’est David Ben Gourion, qui, dans le même esprit que Leonard Cohen, disait que l’essence même du judaïsme est le momentum.

 

« Pour l’antisémitisme, c’est la même chose : on doit s’adapter en permanence, il mute et nous devons constamment proposer des actions du moment. »

                                             

Programme_du_Forum.pdf

carton rouge

« ... Nous devons donner un carton rouge à toutes les expressions de préjugés dans le sport. »

Ce programme a jusqu’ici été présenté par le Centre Simon Wiesenthal, avec le soutien de Verbe et Lumière - Vigilance, à la Coalition des villes européennes contre le racisme et autres formes de discrimination (ECCAR) et au Parlement des pays d’Amérique latine (Parlatino), à la direction de la FIFA et de l’UEFA... et est progressivement en cours d’adoption par plusieurs clubs sportifs, en coordination avec les administrations de leurs villes respectives.

1) Chaque club membre d’une fédération émettra une déclaration publique pour annoncer son opposition à toute forme de racisme, de haine ou d’intolérance, et infligera une sanction à l’auteur dudit acte, conformément à un verdict qui sera visible à tous ceux qui fréquentent ces rencontres.

2) Les clubs doivent condamner publiquement pour racisme les chants, symboles, bannières et comportements racistes, xénophobes, discriminatoires ou néo-nazis au cours des matches.

3) Les détenteurs de cartes d’abonnement doivent signer une déclaration sous serment qui les engage à ne pas participer à des incidents racistes. Toute violation à cet engagement constituera une raison suffisante pour leur interdire l’entrée au club.

4) Empêcher la diffusion et la circulation de documents racistes, xénophobes, discriminatoires et qui prônent l’intolérance et/ou leur publication à l’intérieur du stade et/ou dans les zones environnantes.

5) Prendre des mesures disciplinaires contre tout joueur, entraîneur, journaliste et supporter qui se serait impliqué dans des affaires de racisme, discrimination et xénophobie, que ce soit à l’intérieur du stade ou sur les réseaux sociaux.

6) Etablir le contact avec d’autres clubs collègues afin de s’assurer qu’ils sont convenablement informés du règlement de l’institution en ce qui concerne le racisme, la xénophobie, la discrimination ou l’intolérance.

7) Coordonner les procédures anti-racistes avec la police, les organismes d’application de la loi et le personnel de sécurité propre à chaque club afin de déterminer des stratégies communes pour pénaliser les cas de racisme, de xénophobie et de discrimination.

8) Supprimer, retirer ou éliminer toute affiche, tout panneau, graffiti ou autre matériel raciste, xénophobe ou discriminatoire qui serait présent dans les stades.

9) Adopter une politique d’égalité des chances en ce qui concerne l’embauche et la prestation de services.

10) Travailler en collaboration avec divers groupes tels que joueurs, supporters, bénévoles, instituts de formation sportive, écoles, mécènes, commerçants, police, communications médiatiques, société civile et académies, afin d’élaborer des plans d’action destinés à empêcher, éliminer et sanctionner toute expression de racisme, xénophobie et intolérance.

11) Instituer une récompense qui reconnaisse, à la fin de chaque saison, le club ou le sportif qui, au cours de ladite période, aura promu ou réalisé les meilleures pratiques contre le racisme, la xénophobie et la discrimination.

Depuis 2005, l’association Verbe et Lumière - Vigilance soutient des initiatives de commémoration du génocide rwandais qui ont eu lieu en France et au Rwanda.

 

Livret pour la commémoration des génocides (rwandais, arménien et juif) publié en collaboration avec l’EEIF, le mouvement scout des Éclaireuses et éclaireurs israélites de France. 

 

Richard Odier à Kigali avec les autres participants du voyage de la Mémoire de l'Hashomer Hatzair, du CRJ et de la Première Dame du Rwanda, Mme Kagame, au palais présidentiel.

 

Shimon Samuels avec les membres de l’association pour la mémoire du génocide au Rwanda: IBUKA.

 

Lors de la « 4e Rencontre internationale des mémoriaux et de l’éducation à la citoyenneté - Réunion Chaire Unesco sur Extrémismes, radicalisations et rapport à la vérité », les activités de l’association Verbe et Lumière-Vigilance ont été présentées aux représentants de mémoriaux, d’universités et de centres d’étude en France, Italie, Allemagne, Bosnie-Herzégovine, Serbie, Tunisie, Maroc, Rwanda, Cameroun et ailleurs.                                                    

Le site mémorial du Camp des Milles est un musée d'histoire et un lieu de mémoire préservé, mais aussi un laboratoire pluridisciplinaire donnant des clés de compréhension pour réagir à temps face aux crispations identitaires et aux extrémismes. Son action éducative et culturelle est destinée à renforcer la vigilance et la responsabilité des citoyens face au racisme, à l'antisémitisme et à tous les fanatismes. 

Dans ce cadre, Alain Chouraqui, président de la Fondation Camp des Milles, a invité un représentant de Verbe et Lumière-Vigilance à présenter ses activités. 

Alex Uberti a illustré les différentes activités soutenues par l’association, dont le travail de presque deux décennies avec la Commission d’indemnisation des victimes de spoliations (CIVS), les expositions (« Le Peuple, le Livre, la Terre », « L’Euthanasie nazie des handicapés », « Médecins guerriers », « Génocides »...), les films (« La Rafle », mais également les films du Centre Wiesenthal projetés en France), les ouvrages (« L’Antisémitisme : la haine générique »,  « Livre de cuisine des rescapés - les recettes des grand-mères »), le « Calendrier multiconfessionnel 2018 » et le Concours annuel d’essais universitaires russes sur la Shoah... des projets, d’une part, axés sur le maintien d’une mémoire vive, et de l’autre, conçus comme des « antidotes » à la recrudescence de l’antisémitisme et d’autres formes de discrimination.

 


Alex Uberti avec Lena Casiez, directrice de recherche du Camp des Milles.

Plusieurs intervenants ont montré leur intérêt, entre autres, pour présenter nos expositions dans leurs instituts mémoriels, pour traduire notre calendrier multiconfessionnel dans davantage de langues, ou pour proposer certaines activités de Verbe et Lumière-Vigilance aux écoles en France, dans le cadre de l'éducation morale et civique des jeunes. 

D’autres intervenants ont parlé du rôle des administrations civiles dans la « légalisation » des discriminations, du retour du révisionnisme dans la vulgarisation journalistique de l’histoire, de l’enracinement du mépris ethnique, religieux ou culturel dans maints conflits actuellement « gelés », du problème des souvenirs contestés, de la nouvelle banalisation du discours antisémite et de la nostalgie des mythes au lieu de la recherche de la vérité... toute une série de problématiques sur lesquelles nous sommes en mesure de proposer des antidotes.


 

La Commission pour l’indemnisation des victimes de spoliations (CIVS) est chargée d’examiner les demandes individuelles présentées par les victimes ou par leurs ayants droit pour la réparation des préjudices consécutifs aux spoliations de biens (matériels et financiers) intervenues du fait des législations antisémites prises, pendant l’Occupation, tant par l’occupant que par les autorités de Vichy.  

Les préjudices qui ouvrent droit à indemnisation sont les suivants : le pillage d’appartement et de logement de refuge; la spoliation professionnelle et immobilière; la confiscation des avoirs bancaires et la consignation des polices d’assurance; le vol ou la vente forcée de biens culturels mobiliers (dont les œuvres d’art et les objets liturgiques); le versement de frais de passeur lors du franchissement de la ligne de démarcation et des frontières; la confiscation durant l’internement dans un camp.  

Les préjudices d’ordre moral n’entrent pas dans le champ de l’indemnisation. La Commission ne propose pas non plus d’indemnisation pour le manque à gagner, ni pour la perte de biens consécutive à un bombardement.  

Sur les presque 30 000 dossiers traités par la CIVS depuis 1999, environ 20 000 concernaient des avoirs matériels et 10 000 concernaient des avoirs financiers. Sur le total de 520 000 000 € payés à titre d’indemnisation à ce jour, environ 60 000 000 € ont été payés aux victimes de spoliations bancaires.

Le rôle du Centre Simon Wiesenthal - Europe

L’activité historique du Centre Wiesenthal dans la recherche sur les crimes de guerre se développe sur l’ensemble des préjudices antisémites subis avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, y compris les spoliations (matérielles et bancaires, mais également professionnelles et artistiques) et le rôle des collaborateurs à divers titres (les gouvernements, les banques, les entreprises...).

Le Centre a ainsi apporté son expertise et son effort de recherche à l’appui du recours collectif (class action) aux Etats-Unis intenté contre les banques qui avaient bloqué les comptes juifs en France. Grâce à cette action en justice, le processus d’indemnisation des avoirs financiers spoliés a été pris en charge par la CIVS.

Depuis les accords de Washington de janvier 2001 et le début des travaux de la CIVS, le Centre Wiesenthal a aidé les victimes de spoliations bancaires en les accompagnant au long de leurs démarches administratives, apportant des éléments supplémentaires de recherche, suivant l’instruction de leurs dossiers et les représentant lors des séances du collège délibérant de la Commission.

Pour être représenté gracieusement par le Centre Simon Wiesenthal-Europe – qui agit avec le soutien de Verbe et Lumière-Vigilance – et en savoir plus sur les démarches à suivre, veuillez nous contacter :
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Tél. : + 33 1 47 23 76 37

logo BNVCA

 

Depuis la résurgence d’actes antisémites en France suite à la « seconde intifada » de l’an 2000, le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme agit en défense des victimes d’agressions, injures et actes de vandalisme à caractère antisémite. Le BNVCA, dont le siège se trouve à Drancy (Seine-Saint-Denis), au cœur de la banlieue parisienne la plus agitée, travaille avec le soutien de l’association Verbe et Lumière - Vigilance.

Le service juridique du BNVCA est composé d’un secrétariat, de bénévoles, ainsi que de plusieurs avocats chargés de nombreux dossiers judiciaires en cours, parmi lesquels :

- L’affaire Mireille Knoll : le BNVCA s’est constitué partie civile dans cette affaire, suivie par Maître Charles Baccouche.

 

Mireille Knoll est née le 28 décembre 1932 à Paris. Rescapée de la rafle du Vél d’Hiv en juillet 1942, elle s’est réfugiée au Portugal.

Après la guerre, elle épouse un survivant d’Auschwitz et le couple part s’installer au Canada, avant de revenir plus tard à Paris.

Après le décès de son mari, Mireille, atteinte de la maladie de Parkinson, ne peut plus sortir de chez elle autrement qu’en fauteuil roulant et accompagnée de son auxiliaire de vie.

Le vendredi 23 mars 2018, vers 18 h 30, les pompiers entrent chez Mireille Knoll après qu’un voisin a signalé un incendie dans son appartement. Le corps sans vie de Mireille, en partie brûlé, est allongé sur son lit. Elle a reçu onze coups de couteau.

27 03 18   La Marche blanche du 27 mars 2018, à Paris.

Appelés sur place, les techniciens du laboratoire central de la préfecture relèvent cinq départs de feu dans l’appartement. Le caractère antisémite du meurtre est retenu par la justice le 26 mars. Le voisin de la vieille dame, Yacine Mihoub, est rapidement soupçonné, arrêté et placé en garde à vue. Il avait été condamné pour agression sexuelle, en février 2017, sur la fille de l’aide-soignante de Mireille Knoll, âgée de douze ans, et poursuivi pour faits de violences et de menaces de mort. Un deuxième suspect est arrêté près de l’Opéra Bastille. Il affirme que Yacine avait poignardé l’octogénaire sur son lit médicalisé en criant « Allahu Akhbar ! »

Les deux hommes, qui ont de lourds casiers judiciaires, s’accusent alors mutuellement d’avoir porté les coups. Début avril, la mère de Yacine est mise en examen pour « destruction ou modification des preuves d’un crime », après avoir nettoyé le couteau et fait disparaître les verres dans lesquels Mireille Knoll avait offert du porto à ses assassins.

L’affaire est encore en cours et mobilise les avocats de la victime et des parties civiles, suite à des rétractations des suspects, qui visent à enlever le caractère antisémite au crime, pour maintenir uniquement le motif crapuleux et d’une possible vengeance.

- L’affaire Faurisson d’Hondt : en 2014, de graves propos négationnistes sont tenus dans une vidéo intitulée « L’interview-vérité de Robert Faurisson ». L’affaire est suivie par Maîtres Léa Fiorentino et Laurence Lévy, de l’Organisation juive européenne. Le 8 août 2018, la Cour de cassation prononce un non-lieu à renvoi, rejetant ainsi le pourvoi formé par Patrick d’Hondt, dont la demande de questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) est jugée infondée.

- L’affaire Hervé Ryssen : l’essayiste Hervé Ryssen, de son vrai nom Hervé Lalin, diffuse des vidéos contenant des propos anti-juifs, propageant la haine. Maître Baccouche est chargé de cette affaire. Le 8 juin 2018, Hervé Ryssen est condamné à un an de prison ferme et à verser 2 000 € de dommage-intérêts au BNVCA et 1 000 € pour l’article 475-1. Le jugement est en attente du certificat de non-appel.

- L’affaire Roger Pinto : dans la nuit du 7 au 8 septembre 2017, Roger Pinto, son épouse et son fils sont victimes d’un cambriolage accompagné de violence, coups et propos antisémites dans leur pavillon de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis). « Vous êtes juifs, vous avez de l’argent », s’entendent-ils dire. Maître Bensimon est chargé du dossier. Les audiences se suivent et l’une des personnes mises en cause, Fatima Djuric, est actuellement placée en détention. - Affaires Zemor/BDS : plusieurs plaintes sont en cours à l’encontre d’Olivia Zemor, dirigeante de CAPJPO-EuroPalestine, instigatrice d’actions de boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) anti-israéliennes.


Le BNVCA lutte par tous les moyens légaux contre ceux qui tiennent des discours antisémites et antisionistes, y compris sur Internet, sites, blogs et réseaux sociaux, afin de les interdire.

Le BNVCA surveille et combat davantage les problèmes de voisinage, les petits actes antisémites, le harcèlement au travail, mais également le djihadisme anti-juif, nouveau phénomène qui influence de nombreux Français et Françaises d’origines et de religions différentes. Le numéro de la hotline 01 44 84 90 66 du BNVCA fonctionne 24h/24, 7j/7. Depuis la mise en ligne de son nouveau site Internet et la gestion quotidienne des réseaux sociaux, le Bureau recense beaucoup plus de signalements sur tout l’Hexagone que l’année dernière. Le BNVCA traite depuis le mois de janvier 2018 deux cent vingt affaires antisémites de tout ordre, qui font l’objet d’un suivi administratif et juridique.

Le BNVCA est régulièrement sollicité par les médias, nationaux et internationaux. Les ressources du BNVCA proviennent uniquement des dons de particuliers et de la subvention institutionnelle de la part de Verbe et Lumière - Vigilance, en cours depuis une quinzaine d’années.